Chaque mois, notre équipe déniche les tendances social media les plus marquantes pour aider les marques, agences et créateurs à garder une longueur d’avance.
En avril 2025, trois mouvements viraux ont particulièrement retenu notre attention : entre nostalgie touchante sur TikTok, rébellion contre les conventions de voyage et affirmation culturelle, les réseaux n’ont pas manqué de créativité.
Décryptage des tendances à suivre de près — et des opportunités à saisir.
🧠 # 1 – Dévoiler ses souvenirs (embarrassants) d’enfance sur TikTok
🎵 Une dose de nostalgie et de fun bienveillant
Depuis quelques semaines, une nouvelle vague de nostalgie déferle sur TikTok avec la trend “You remember when”. Le principe est simple, mais redoutablement efficace : les utilisateurs synchronisent leurs lèvres sur le son "NinoAC" de Nino Paid et AC640 à l’intro emblématique “I can’t go back”, puis dévoilent une photo d’enfance embarrassante, souvent drôle, parfois émouvante.
L’un des visages phares de cette tendance, @tiktokpj (2.4M d’abonnés), a partagé une photo le montrant enfant dans une situation cocasse. Résultat : plus de 25 millions de vues et une avalanche de commentaires bienveillants. Au total, près de 100 000 vidéos ont repris cette tendance sur TikTok. Des créateurs comme les jumelles @aleyahandaleysha s’y sont prêtées avec humour, en dévoilant des passions étonnantes, d’autres ont partagé des costumes d’Halloween discutables, des coiffures audacieuses, ou encore des poses bien embarrassantes, typiques des années 2000.
🔍 Pourquoi ça marche
Derrière cette tendance a priori légère se cache un puissant mécanisme émotionnel : celui de l’identification et de la vulnérabilité partagée. En exposant des moments “cringe” de leur passé, les créateurs montrent une facette plus authentique, souvent loin des contenus trop léchés. Résultat : un engagement fort, fondé sur la nostalgie, l’humour, et une certaine forme de bienveillance collective. Cette dynamique permet aussi aux utilisateurs de raconter une histoire — courte, mais marquante — en quelques secondes.
💡 L’opportunité pour les marques
Les marques ont tout intérêt à explorer cette tendance, notamment à travers des campagnes d’influence centrées sur l’authenticité. En s’associant à des créateurs prêts à jouer le jeu, elles peuvent provoquer un véritable lien émotionnel avec leur communauté.
Imaginez une marque mode qui invite les influenceurs à partager une tenue d’enfance ratée, avant de la “réinventer” avec des pièces actuelles. Ou une enseigne beauté qui rebondit sur les erreurs capillaires du passé avec humour. Le terrain est fertile pour des contenus à la fois divertissants et engageants.
📌 À retenir
- Format court, nostalgie et authenticité sont au cœur de cette trend.
- Idéal pour renforcer le lien communautaire via des contenus auto-dérisoires et humains.
- Une excellente opportunité pour les marques qui souhaitent sortir du discours promo et aller sur un terrain émotionnel fort.
✈️ #2 – L’"airport theory" ou la rébellion contre les 2h d’avance
⏰ Fini l’attente interminable à l’aéroport ?
Une tendance étonnante agite TikTok depuis quelques semaines : l’“airport theory”, qui consiste à arriver à l’aéroport seulement 15 minutes avant son vol. Ce mouvement, qui cumule plus de 400 millions de vues, défie ouvertement les recommandations des compagnies aériennes.
Le mot d’ordre : ne plus perdre de temps inutilement. Certains créateurs s’en vantent : “Je suis arrivé 15 minutes avant le décollage, et j’ai quand même embarqué”. D’autres, plus malchanceux, racontent avoir raté leur vol, ce qui a entraîné une explosion des recherches sur TikTok autour de “J’ai raté mon vol”.
En filigrane, cette trend met en lumière une forme d’impatience collective, renforcée par la frustration liée aux longues attentes, aux files de sécurité et aux retards fréquents dans les aéroports.
🔍 Pourquoi ça marche
Cette tendance repose sur une logique anti-conventionnelle et une envie de reprendre le contrôle sur son temps. Dans un monde où tout va vite, attendre deux heures sans rien faire devient presque insupportable — surtout pour les jeunes générations ultra-connectées.
Il y a aussi une dimension de prise de risque, de défi personnel, voire d’adrénaline : “jusqu’où puis-je aller sans me faire recaler ?” Résultat : des vidéos virales, des storytelling efficaces, et des discussions animées entre pro-prudence et pro-optimisation.
💡 L’opportunité pour les marques
Deux types d’acteurs peuvent intelligemment tirer parti de cette tendance :
- 1. Les compagnies aériennes
Elles pourraient retourner la tendance à leur avantage en valorisant le fait d’arriver en avance… mais pour une bonne raison. Par exemple, en promouvant leurs espaces lounge, leurs services de restauration ou de coworking premium. L’idée : transformer le temps d’attente en moment agréable.
- 2. Les transports alternatifs
Les trains, VTC, ou plateformes de covoiturage peuvent s’approprier le discours inverse, en soulignant les désagréments liés à l’attente à l’aéroport pour mettre en avant des expériences de voyage plus fluides, plus flexibles et sans stress.
Dans les deux cas, il s’agit de capter l’attention d’un public jeune qui remet en question les habitudes établies et cherche de nouvelles façons de vivre ses déplacements.
📌 À retenir
- Une tendance virale qui oppose logique de gain de temps et prise de risque.
- Une opportunité pour les marques de repositionner l’expérience du voyage : plus agréable, plus fluide, plus utile.
- Un exemple concret de tendance “contre-intuitive” qui ouvre la voie à des activations créatives.
🇫🇷 #3 – “I don’t wanna be French” : quand TikTok joue (encore) avec les clichés
🎭 Une caricature virale devenue mouvement d’orgueil national
Portée par un twist humoristique du tube Bad Romance de Lady Gaga, la tendance #IDontWannaBeFrench a vu le jour sur TikTok courant mars et continue de faire parler d’elle en avril. À l’origine ? Une série de vidéos créées par des TikTokeurs américains qui tournent en dérision les stéréotypes français : baguette sous le bras, béret vissé sur la tête, grèves, accent à couper au couteau… Le tout avec humour, sur un fond sonore détourné et addictif.
Rapidement, la trend a dépassé les frontières et s’est diffusée à travers l’Europe, générant des millions de vues et une avalanche de mèmes.
Mais ce qui rend la tendance particulièrement intéressante, c’est la réaction qu’elle a suscitée en France : loin de s’offusquer, les utilisateurs ont contre-attaqué avec humour et fierté, lançant une contre-tendance célébrant “l’art de vivre à la française”. Même Gabriel Attal, ancien Premier ministre, s’est prêté au jeu avec une vidéo pro-French qui a marqué les esprits.
🔍 Pourquoi ça marche
TikTok adore les contenus qui mêlent second degré, identité culturelle et auto-dérision. La trend “I don’t wanna be French” coche toutes les cases : elle permet de rire ensemble des clichés tout en réaffirmant une appartenance collective, surtout chez les jeunes générations.
C’est aussi un bon exemple de dynamique glocale : une tendance née aux États-Unis, mais qui prend une toute autre tournure au contact des cultures locales. Elle devient le terrain d’une conversation mondiale, où chaque communauté peut se réapproprier le message.
💡 L’opportunité pour les marques
Cette tendance offre un terrain d’expression riche pour les marques françaises, en particulier celles qui veulent :
- Célébrer leur héritage ou leur savoir-faire
- Promouvoir un style de vie “à la française” (gastronomie, mode, beauté, culture…)
- Activer des créateurs français ou francophiles qui incarnent avec naturel cette dualité entre humour et fierté culturelle
Une marque food peut valoriser la richesse du goût “à la française”, une marque de mode jouer sur l’élégance parisienne, ou une DNVB capitaliser sur ce storytelling pour se positionner comme l’ambassadrice cool de la France à l’étranger.
L’enjeu : réaffirmer une identité culturelle tout en restant dans le ton léger et connecté à l’univers TikTok.
📌 À retenir
- Une trend virale qui oppose clichés moqueurs et fierté culturelle assumée
- Une occasion de faire rayonner l’identité française avec humour et légèreté
- Un bon terrain d’expression pour des marques lifestyle, culture ou food
Ces trois tendances illustrent à quel point les réseaux sociaux évoluent rapidement, tout en restant profondément ancrés dans des ressorts universels : le besoin de se raconter, de se rebeller, de s’affirmer. Pour les marques et les agences, la clé est d’écouter ces signaux faibles, de comprendre ce qu’ils révèlent des usages et des émotions, et d’y répondre avec authenticité.
Le mois prochain, d'autres signaux émergeront — peut-être autour de l’intelligence artificielle, des élections américaines ou des nouveaux formats interactifs sur Instagram. En attendant, ces trois tendances d’avril offrent déjà de belles pistes d’activation pour celles et ceux qui veulent créer du lien autrement.
À suivre !