Influence et loi Evin, dans quel cadre réglementaire les marques d’alcool peuvent-elles activer leurs campagnes sur les réseaux sociaux ?
En France, la loi Évin encadre les activités de publicité des produits liés à l'alcool. Cette loi date de janvier 1991 est une loi portant sur la santé publique.
Elle impacte le tarif du tabac, impose l’information à l’école sur les risques liés à la consommation de tabac, d’alcool et des drogues.
Elle encadre également la publicité sur l’alcool.
Les marques d’alcool maîtrisent parfaitement l’application de la loi Evin dans leurs pratiques publicitaires traditionnelles. Néanmoins, le marketing d’influence est plus récent et la question de l’application de la loi se pose dans certains cas.
Nous avons réuni dans cet article l’ensemble des meilleures pratiques par les marques d’alcool et les influenceurs qui agissent sur les réseaux sociaux dans le cadre de la loi Evin.
La loi Évin, officiellement promulguée en France en 1991, porte le nom de Claude Évin, alors ministre de la Santé.
Cette législation constitue un tournant majeur dans la régulation de la publicité des produits du tabac et des boissons alcoolisées en France.
Elle a été conçue dans un esprit de santé publique, visant à réduire la consommation de ces produits en limitant leur promotion.
La loi Évin impose des restrictions strictes sur la manière dont les boissons alcoolisées peuvent être publicisées. Les publicités ne doivent pas cibler spécifiquement les jeunes, ne doivent pas associer la consommation d'alcool au succès ou à la séduction, et ne doivent pas suggérer qu'elle contribue à la performance sportive.
En outre, toutes les publicités doivent comporter un message sanitaire avertissant contre les dangers de la consommation excessive d'alcool.
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À l'ère numérique, cette loi a pris une nouvelle dimension. Et pour les marques d'alcool, la loi Évin représente un défi de taille.
Cependant, la loi Évin encadre étroitement les pratiques de l’influence.
Les influenceurs et les marques doivent donc faire preuve de prudence et de créativité pour respecter les dispositions de la loi tout en engageant efficacement leur audience.
Ces marques doivent trouver des moyens innovants pour promouvoir leurs produits tout en respectant un cadre légal strict.
Cela nécessite une compréhension approfondie des nuances de la loi et une approche créative pour communiquer sur leurs produits.
Au regard de la loi Evin et des pratiques du monde de l’influence, un risque émerge : tomber dans le cas du parrainage.
Afin d’éviter une relation entre la marque et l’influenceur sous cette forme, la meilleure pratique est de passer le contrat avec l’influenceur sous la forme d’une prestation de service.
En conséquence, une notion de rémunération est nécessaire dans la création de contenus.
Donc, pas de cadeaux possible. On oublie de suite le fait d’offrir un voyage contre une prise de parole, quand on est une marque d’alcool.
Si jamais vous créez un événement auquel vous souhaitez convier un influenceur, alors, il faut s'assurer de la présence d’un autre public à l'événement. Et ainsi s’assurer de ne pas offrir de contrepartie associable à du parrainage.
C’est devenu une habitude chez Reech, pour nos clients marques d’alcools, nous travaillons toujours dans le cadre d’un contrat de prestation de services, avec rémunération des influenceurs.
En outre, cela peut paraître évident, mais les activations marketing sur les réseaux sociaux ne doivent se réaliser qu’avec des influenceurs et influenceuses majeur(e)s.
Enfin, il reste un sujet important. Il faut également s’assurer que 70% de l’audience de l’influenceur est majeure.
Attention, l’influence peut avoir 25 ans et pour autant avoir 40% de son audience qui a moins de 18 ans. Il est donc plus prudent de faire appel à un outil d’influence marketing qui va vous certifier qu'au moins 70% de l’audience de l’influenceur est majeure.
Pour en savoir plus, lisez les recommandation de l’ARPP
La marque engage sa responsabilité sur les contenus qui sont publiés par les influenceurs. Il donc important de bien maîtriser ce que dit la loi et que les influenceurs soient informés avant de créer quelque contenu que ce soit.
Afin de s’assurer d’être en respect de la loi Evin, certaines recommandations sont à suivre.
La présence obligatoire de la mention sanitaire sur les contenus photos et vidéos. Le message sanitaire est le suivant: « L'abus d'alcool est dangereux pour la santé ». La mention « À consommer avec modération » est ajoutée par usage mais elle n'est pas réglementaire.
Si on part du cœur de la loi Evin, les contenus affichent la bouteille fermée et le verre non consommé dans le cas où ces éléments sont présentés.
Par ailleurs, la loi n’accepte pas de présence humaine. Sauf si la personne est un professionnel : barman, serveur, personne du monde viticole ou brassicole.
Les contenus créés par les influenceurs ne doivent pas intégrer de mineurs. La
mise en scène d’animaux n’est pas légale.
Concernant l’ambiance générale, les créations ne doivent pas afficher de situation de fête. Il n’est pas toléré de mettre en scène l’association d’une situation de conduite sur la route et d’une consommation d’alcool.
De manière globale, il ne faut pas encourager la consommation excessive d’alcool dans les photos et vidéos créées.
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L’ensemble de ces informations doit donc être inscrit dans les modèles de contrat que la marque utilise avec ses influenceurs. Cela représente une nécessité pour s’assurer de la conformité des accords passés.
Qu’en est-il de la création des contenus par les influenceurs pour les marques d’alcool ? 🙄
En addition des obligations légales, certaines actions sont nécessaires pour respecter la loi Evin.
Par exemple, il est fortement recommandé de vérifier le vocabulaire employé dans les contenus.
Les réseaux sociaux sont synonymes d’instantanéité, il peut arriver qu’une story ou un réel contient un texte ou un emoji qui ne soit pas toléré par la loi Evin.
Il faut donc recommander aux influenceurs d’utiliser un vocabulaire et des emojis neutres. Sachez que les emojis sont considérées comme du vocabulaire textuel, et entrent donc dans le cadre de la loi.
Dans les contenus publiés, il ne faut pas créer le moindre doute sur la teneur en alcool de la boisson en question.
En plus, il est interdit de mentionner des lieux sans lien avec la production ou la distribution de l’alcool.
La loi ne tolère aucune référence à la poésie, au rêve ou au voyage.
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La loi Évin, bien que restrictive, offre également une opportunité pour les marques d'alcool de repenser leur stratégie marketing.
En adoptant des approches plus subtiles et axées sur la marque, elles peuvent non seulement respecter la législation, mais aussi renforcer leur image de marque responsable et répondre aux enjeux de santé publique.